DE LA FERME AU MUSÉE
La Maison Saint-Gabriel, musée et site historique, est le plus ancien témoin architectural de l’histoire rurale de Montréal. On y préserve la mémoire de Marguerite Bourgeoys, première enseignante de Ville-Marie, et du passage des Filles du Roy.
Marguerite Bourgeoys arrive à Ville-Marie en 1653. Elle souhaite enseigner gratuitement aux enfants de la colonie. Elle considère l’agriculture comme la voie vers la subsistance matérielle de ses compagnes venues l’appuyer dans sa tâche d’éducation.
En 1662, elle obtient de Paul de Chomedey de Maisonneuve une concession de terre à la Pointe-Saint-Charles. En 1668, elle fait l’acquisition de la maison et des terres de son voisin, François Le Ber. La maison de ferme est d’abord le lieu d’accueil des Filles du Roy qui débarquent à Ville-Marie.
Marguerite Bourgeoys fait de ces terres une véritable ferme modèle garantissant l’autosuffisance de sa communauté. Au 18e siècle, cette ferme compte parmi les plus grandes de Montréal.
Autosuffisance et reconnaissanceEn 1671, cette indépendance financière lui permet également d’obtenir des lettres patentes de Louis XIV. Elles accordent l’autorisation officielle de « l’établissement de la Congrégation de Notre-Dame dans ladite île de Montréal en Nouvelle-France ».
Les métayères et les sœurs fermières Marguerite Bourgeoys confie les opérations de la ferme à Catherine Crolo, la première métayère. Véritable pionnière, celle-ci dirige le défrichement, la mise en culture, le fermage et la gestion des récoltes.
Elles sont 86 métayères à se succéder à la tête de la ferme jusqu’en 1955. Pendant près de 300 ans, la ferme de Pointe-Saint-Charles est au cœur des activités éducatives et agricoles de la Congrégation de Notre-Dame.
Au milieu du 19e siècle, l’industrialisation et l’urbanisation modifient le paysage montréalais et poussent les métayères à réduire leurs opérations.
Une nouvelle vocation Évoquant l’époque révolue du passé rural de Montréal, l’ancienne maison de ferme suscite de plus en plus d’intérêt. Les visites scolaires se multiplient, les universitaires l’étudient alors que d’autres viennent simplement l’admirer.
En 1965, cette magnifique maison et la grange en pierre des champs sont classées monuments historiques. L’année suivante, les religieuses décident de la convertir en musée.
Depuis, l’établissement poursuit une mission d’éducation par l’histoire. Encore aujourd’hui, la Maison Saint-Gabriel, musée et site historique à Montréal, demeure fidèle à la vocation éducative de la Congrégation de Notre-Dame.
Un patrimoine à préserver et à partager Le musée est le seul établissement à transmettre le passé rural de Montréal sur un site authentique. À travers le temps, les membres de la Congrégation de Notre-Dame ont préservé ce riche patrimoine.
Chaque année, des milliers de visiteurs d’ici et d’ailleurs découvrent le passé rural de Montréal en compagnie de guides-animatrices en habits d’époque.
MISSION ÉDUCATIVE PAR L’HISTOIRE
La Maison Saint-Gabriel est un « passeur de mémoire » qui présente
et explique au grand public les éléments suivants :
- Le rôle de Marguerite Bourgeoys dans le développement
de la ferme de Pointe-Saint-Charles - L’aventure des Filles du Roy de Ville-Marie
- Le travail accompli par les sœurs de la Congrégation
de Notre-Dame et l’impact social de leur engagement - La vie en milieu rural du 17e siècle au 19e siècle
et son héritage culturel
La mission muséale est également de positionner l’établissement de façon particulière auprès de la communauté.
- Un lieu où le visiteur d’ici ou d’ailleurs peut communier à l’esprit des bâtisseurs et aux valeurs des pionnières du pays.
- Un musée rassembleur des communautés culturelles et des organismes intéressés à l’histoire, au patrimoine et au passé rural de Montréal.
- Un musée hors les murs, dans les rues et les parcs au cœur de son quartier pour y promouvoir le patrimoine historique de Pointe-Saint-Charles.